Le 09 avril 1938, survenaient en Tunisie, encore sous le protectorat français, des évènements de protestation revendiquant l’institution d’un parlement, ce qui constitua un pas important dans le parcours de la lutte vers la résistance, l’indépendance et la proclamation de la République.
Un point d’Histoire (source Wikipéedia) : Pierre Viénot débarque en Tunisie le 1er mars 1937 et évoque la possibilité d’accorder aux Tunisiens une certaine forme d’autonomie interne. La volonté du Front Populaire, en pouvoir en France, d’engager le dialogue avec les chefs nationalistes tunisiens, engendre une confiance accordée par le néo-dostour au gouvernement français.
En juin 1937, après la chute du Front Populaire, le Résident Général de France en Tunisie, durcit la répression dans les régions minières et les colons français.
Une grève générale est annoncée le 08 avril. Dès le matin, toutes les boutiques et tous les marchés de Tunis sont fermés. Des soldats français sont dépêchés sur les principales places de la ville et prennent position à 13 heures. À 14 h 30, deux grandes manifestations; l’une menée par Slim et Belhouane partant de Halfaouine, et l’autre menée par El Materi partant de Bab Mnara et Bab Jdid, se rencontrent devant le siège de la résidence générale. Devant une foule de 10 000 personnes, nous pouvons entendre Belhouane « Nous sommes venus aujourd’hui démontrer notre force […] celle de la jeunesse qui ébranlera le colonialisme […] Le parlement tunisien ne sera créé que par le martyr des militants et les sacrifices de la jeunesse… ». Ces manifestations, ayant pour revendication la mise en place d’un gouvernement national qui permet au peuple de gouverner, sont réprimées par une sanglante fusillade.
Le 09 Avril, les étudiants de l’Université Zitouna ayant manifesté devant la résidence du bey à Hammam-Lif se rassemblent à nouveau à la kasbah de Tunis, la foule s’amasse en deux points de la médina, les places de Bab Souika et Bab Mnara. Les femmes étaient présentes en masse. Les forces coloniales repoussent alors les manifestants à coups de crosse, par des coups de feu et à l’automitrailleuse.
Le 09 avril devient jour de commémroation des martyrs.
Situation actuelle : Le 09 Avril c’est aussi une commémoration, en plus des martyrs de 1938 pour l’indépendance, celle des centaines de martyrs tombés pour la première révolution du siècle qui a impacté le monde; mais aussi celle de ceux qui ont succombé après la révolution pour des valeurs républicaines, pour la liberté et la dignité du peuple tunisien, tel que Chokri Belaïd, Mohamed Brahmi, tous les soldats assassinés et tant d’autres.
Une question reste à se poser: commémorons-nous aujourd’hui nos martyrs comme il se doit ? Il semblerait que nos polititiciens ne font pas ce travail de mémoire, d’éducation et de rappel pour les enfants de la Tunisie. De plus, le 09 Avril 2012 ont eu des confrontations violentes entre manifestants et forces de l’ordre; deux ans après, nous n’avons pas d’informations sur l’enquête
Je finis par cette citations de Béchir Ksiba, quelques jours avant son exécution:
« Mais je vous adjure, lorsque la Tunisie sera indépendante, ne nous oubliez pas! Nous aurons sacrifié nos vies pour que la Tunisie accède un jour à l’indépendance. Ne dilapidez pas cette indépendance que nous payons cher ! »