Accueil > Actions > Débat inter-partis #2 pour les élections législatives tunisiennes

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Dans le cadre des élections législatives tunisiennes qui se dérouleront du 24 au 26 octobre pour les tunisiens à l’étranger et le 26 octobre en Tunisie, et après un 1er débat politique, l’association Jasmin Tunisie Liberté & Démocratie a organisé le 18 octobre un 2ème débat inter-partis.

Celui-ci devait avoir lieu avec les têtes de listes des partis: Front populaire, l’Alliance Démocratique, Afek Tounes et Mouvement du Peuple (Echaab) et la liste indépendante L’Appel des Tunisiens à l’Etranger, avec une confirmation qu’on attendait jusqu’à la veille concernant les partis Ennahdha et Nidaa Tounes, qui nous ont assuré de trouver un représentant pour le débat, mais qui au final n’ont pas réussi à le faire.

Ce débat a finalement eu lieu entre:

  • M. Samir Hammouda, porte-parole pour France sud du Front PopulaireJabha chaabya
  • M. Fares Blel, représentant et sur la liste de l’Alliance DémocratiqueTahalof
  • M. Mehrez Zribi, représentant et 5ème sur la liste de Afek Tounes

Ennahdha et Nidaa Tounes nous ont reporté qu’il n’y avait pas de représentant disponible pour ce débat. M. Lotfi Larouchi, tête de liste de l’Appel des Tunisiens à l’Etranger, ainsi que M. Fathi Dassi, tête de liste d’Echaab étaient attendus à la dernière minute faute d’annulation de leur part.

Comme d’habitude, ce débat a été filmé:

Tunisiens Résidant à l’Etranger

Question JTLD

Quelles mesures prévoyez-vous pour les TRE ?

Réponses des partis

Le Front Populaire parle d’un certain nombre de mesures liées à l’administration et aux services pour les TRE et fait le constat des problèmes rencontrés par les tunisiens dans les consulats (temps d’attente par exemple). Le 2ème point évoqué est l’encouragement des projets des investisseurs tunisiens dans leur pays. Jabha, dans son programme, propose aussi des aides pour les étudiants tunisiens (au moins pour le logement) et une amélioration des conditions de vie des chibani ainsi que la revalorisation de leur retraite. Enfin, des aides pour les tunisiens sans papiers ont été mentionnées.

L’Alliance démocratique évoque l’importance de faire un suivi des étudiants qui quittent la Tunisie, la réforme des démarches au consulat, le maintien des avantages douaniers, la création des groupes de pression pour négocier avec Tunisair des tarifs de billets raisonnables, la nécessité d’avoir de l’argent pendant plus de 10 mois en provenance de la Tunisie.

Afek Tounes rappelle que les TRE rapportent plus de 5% du PIB et 23% de l’épargne nationale et donne la vision du parti qui est celle de considérer chaque TRE comme un tunisien à part entière, disposant des mêmes droits qu’un tunisien de l’intérieur. Afek propose l’instauration d’un Conseil Régional élu pour les TRE, pour renforcer les liens entre TRE et leur patrie, via l’éducation des enfants (de la langue arabe, Histoire de la Tunisie etc) et la création de centres culturels pour favoriser l’attachement des enfants de 2ème et 3ème génération à leur identité tunisienne. Afek veut contourner les difficultés de l’accès au service consulaire par un système consulaire électronique (une carte électronique). L‘opensky fait aussi partie du programme pour pallier aux problèmes des places et des billets de Tunisair, ainsi que des démarches au niveau des ports et aéroports via des services d’aides aux tunisiens (pour éviter les problèmes administratifs et de corruption). Afek conclut avec l’aide à l’investissement via des services dédiés au consulat et conseils régionaux et la solidarité envers les personnes âgées, les étudiants, les pauvres et les 7arregas.

Session de questions / réponses

Les questions du public ont porté sur les moyens de faire baisser les prix des billets de Tunisair sans faire couler la compagnie, l’apprentissage de la langue arabe, les avantages pour les TRE qui veulent investir, la création du Conseil des TRE et le lien entre l’aide pour les clandestins et la légitimisation de cet acte.

 Economie

Question JTLD

Les revendications centrales du soulèvement populaire de décembre 2011 concernaient l’emploi, la justice sociale et l’équité entre toutes les catégories de la population tunisienne. Aujourd’hui, la Tunisie connaît une faible croissance économique, une atonie de l’investissement, un déficit dans les finances publiques, une forte inflation, et bien évidemment des niveaux élevés et persistants du chômage. Quelles sont les mesures concrètes prévues pour réduire le chômage et relancer l’économie ?

Réponses des partis

Afek Tounes rappelle la dégradation de l’économie ces 3 dernières années et appelle à rétablir une justice et un un équilibre entre régions par une infrastructure, assurer une décentralisation  (7 régions avec 3 / 4 gouvernorats) pour mieux gérer l’économie de certaines régions. Il insiste sur l’intérêt d’avoir une Tunisie ouverte vers le monde (maghreb puis l’Europe, notre 1ère partenaire, et enfin l’Asie, l’Amérique latine et l’Afrique) et veut la voir dans le top 5 des pays méditerranéens. Il est rappelé qu’un chapitre est dédié à la Recherche dans le programme du parti ainsi qu’une restructuration vers les secteurs de technologie de l’information et communication, les cultures modernes, une agriculture moderne, l’industrie, le tourisme, le secteur bancaire et l’administration pour favoriser le travail.

L’Alliance Démocratique fait le bilan catastrophique de la troïka et dit son regret par rapport au non passage de la loi anti-terrorisme. Tahalof a pour objectif de lutter contre le terrorisme, donner un cadre légal aux forces de la police et combattre la contre-bande, l’économie parallèle et les dépassements fiscaux qui ont pour conséquence le trafic d’armes. Il propose de changer de modèle économique en passant d’une économie de sous-traitance sans valeur ajoutée à une économie capable de créer de la valeur et la distribuer dans les régions internes et du centre.

Jabha affirme son rejet du capitalisme et pointe les conséquences graves de la politique choisie par Ben Ali. Il atteste que la misère actuelle n’est pas due seulement à la troïka mais aussi aux politiques économiques libérales qui ont précédé. Il indique que le modèle économique doit se baser sur la croissance et l’égalité sociale, car la croissance seule ne suffit pas et qu’il faut revoir les conditions des plus démunis. Il rappelle le droit de neutralité de l’Etat dans l’économie et surtout le domaine de l’industrie, plus précisément l’agriculture, loin du capital privé opportuniste. L’Etat doit être l’investisseur pour les secteurs de l’économie avec ses lois et ses législations. Il affirme que dans les villes et les villages, il faut aider les petits commerces par une infrastructure et des financements avec peu d’intérêts et une politique nationale évitant aux pauvres de payer leurs dettes. Il parle de mondialisation sauvage et dit la nécessité de s’en protéger.

Session de questions / réponses

Les questions du public ont porté sur la balance économique, la politique fiscale, la politique par rapport au financement des prêts internationaux et l’environnement.

Sécurité

Question JTLD

Les tunisiens sont aujourd’hui confrontés à une menace extrémiste venant aussi bien de l’extérieur (notamment les menaces formulées par l’Etat Islamique, menaces sur la frontière libyo-tunisienne etc) que de l’intérieur (les assassinats du Chaâmbi..). Quelles décisions seraient prises pour rassurer les Tunisiens et garantir leur sécurité ?

Réponses des partis

Jabha fait le constat de l’impact de la montée du terrorisme en Irak et en Syrie et le danger d’une guerre civile pour la Tunisie ainsi que le danger venant de la Libye. Il évoque les armes trouvées dans tout le pays et la menace des salafistes en Tunisie. Il rappelle l’appel  de la violence à l’encontre des opposants politiques et des artistes et le silence de la troïka après l’assassinat de Chokri Belaïd. Il rappelle la faiblesse de l’armée tunisienne et appelle à l’appui des forces armées via des armes, des moyens matériels et humains et le recrutement de jeunes pour combattre le salafisme. Jabha veut aussi réformer le système sécuritaire en nettoyant le ministère de l’Intérieur des extrémistes et des néfastes de l’ancien régime. Jabha insiste sur le respect des droits du citoyen et précise qu’ils sont prêts à entrer dans toutes les coalitions politiques possibles permettant de se protéger du terrorisme.

L’Alliance démocratique rappelle le lien entre sécurité et économie. Son représentant évoque les conditions de travail des agents de police. Il a pour objectifs d’améliorer les conditions de travail des forces de l’ordre, de fournir des formations dans le respect des droits de l’Homme pour éviter les dépassements et réformer l’appareil sécuritaire.

Afek Tounes annonce le chiffre de 3000 à 4000 tunisiens qui combattent avec Daech. Il propose une structuration des ressources, la création d’une agence nationale de renseignements, la formation des forces de l’ordre et un corps dédié à la lutte anti-terroriste. Il a le projet de passer de 35000 à 75000 soldats et de 6000 soldats pour l’armée de terre à 12000 avant 2019. Il évoque aussi la bonne gestion des mosquées.

Session de questions / réponses

Les questions du public ont porté sur les moyens concrets pour professionnaliser l’armée, le contrôle de la neutralité des mosquées, l’éducation des femmes par rapport au terrorisme, le rôle de la famille pour la lutte contre les violences et les dépassements de la police.

Justice

Question JTLD

La justice transitionnelle n’a pas été mise en place depuis la révolution avec pour conséquence le retour de figures de l’ancien régime sur la scène politique. Certains même se présentent aux élections. Est-ce que la justice transitionnelle va être mise en place par votre parti ?

Réponses des partis

Afek Tounes insiste sur la nécessité d’une justice indépendante pour garantir un Etat de droit, et ce par l’amélioration de la formation, l’indépendance et la rémunération des juges, un bon contrôle et une évaluation de ces derniers en cas de faute grave. Il évoque le retardement de la justice transitionnelle de la part de l’ANC et le risque de ne jamais y arriver à cause des anciennes figures du RCD et de tout ce retard.

L’Alliance Démocratique rappelle que son parti a été pour la loi d’exclusion. Il évoque la présence de la corruption et insiste sur l’importance d’avoir une justice indépendante du pouvoir exécutif pour garantir un Etat de Droit et un pays démocratique.

Jabha insiste, de même, sur l’indépendance et la non corruption de la justice comme première condition, puis sur un gouvernement avec une vraie volonté politique sans membres de l’ancien régime. La question qui reste notamment est: pour qui les tunisiens vont voter ?

Session de questions / réponses

Les questions ont porté sur les alliances possibles après les élections avec notamment les ex-RCD, les réformes de la magistrature et la mise en place de la Cour suprême.

Culture

Question JTLD

Un des acquis majeurs de la révolution a été la liberté d’expression qui s’est traduite notamment par une production culturelle foisonnante. Mais ce bouillonnement culturel risque d’être temporaire si on n’envisage pas des mesures sérieuses pour le pérenniser. Qu’envisagez-vous de faire pour développer cette dynamique créatrice et garantir l’accession de tous à la culture ?

Réponses des partis

Jabha énumère les différentes mesures de son programme (appui de la créativité, avantages fiscaux pour les investisseurs dans le domaine de la culture, politique nationale pour renforcer les cinémas, les théâtres et la musique, formation professionnelle, peinture, dessein, festivals régionaux etc). Il insiste sur la liberté de créativité, comme liberté primordiale et sur la consécration d’un budget plus important pour la culture. L’Etat doit jouer un rôle de promoteur dans ce domaine. Il rappelle les expériences tunisiennes importantes dans les domaines du théâtre, cinéma, musique… Il pointe du doigt le manque de salles de cinéma dans le pays et insiste sur l’aide que l’Etat doit fournir pour les investisseurs dans le domaine de la culture.

Afek Tounes évoque l’enseignement de la culture à l’école primaire et l’école secondaire, car on met actuellement le focus sur les sciences. Il parle de désert culturel, de pauvreté de création artistique en termes de cinéma, écriture etc, dus à l’esprit très matérialiste. Il évoque le problème des éditeurs et la souffrance de jeunes créateurs ne pouvant pas publier leur production artistique.

L’Alliance démocratique fait le constat de la perte de la culture en Tunisie et parle de campagne de sensibilisation pour inciter les gens à aller dans les bibliothèques, cinémas, théâtres etc. Le focus est mis sur l’éducation et la réforme des programmes culturels dans les écoles.

Session de questions / réponses

Les questions ont porté sur les moyens à mettre en place pour dynamiser la culture, les réformes concrètes à apporter, le potentiel de la Tunisie dans le domaine de la culture etc

Education

Question JTLD

Le taux de chômage chez les diplômés universitaires dépasse les 20% du nombre total de chômeurs, quelles mesures envisagez-vous de prendre pour résoudre ce problème ?

Réponses des partis

Afek Tounes parle de la priorité à mettre sur les domaines de l’éducation et la santé. Il mentionne le classement de la Tunisie parmi les derniers selon une évaluation internationale des lycées où la Tunisie et de la 1ère place d’une université tunisienne correspondant à la 72è place en Afrique (même si le classement est critiquable). Il présente l’université tunisienne comme une usine à fabriquer des chômeurs diplômés (30% plus exactement). L’une des priorités est de finir avec l’injustice sociale et protéger le mérite dans les écoles (cours particuliers dans l’éducation publique), en mettant plus de moyens pour le transport par exemple. Afek veut rétablir les concours de 6ème et 9ème et les systèmes d’évaluation, en plus d’un retour au CAPES. Le développement citoyen et l’éveil de l’enfant, l’orientation, l’ouverture des universités, l’amélioration de la qualité de vie des étudiants et la Recherche sont aussi dans les objectifs de Afek.

Jabha partage le même constat par rapport à la qualité de l’enseignement et les conditions des enseignants et propose de les améliorer, de développer la formation professionnelle pour toucher à des domaines où il y a des besoins en Tunisie malgré le chômage et créer des passerelles entre ces formations et les besoins du marché (industrie, agriculture).

L’Alliance démocratique évoque l’existence d’excellentes facultés en Tunisie. Il partage les autres avis sur la mise en place des systèmes d’évaluation. Il y a une nécessite de créer une base de données pour répertorier les compétences tunisiennes à l’étranger pour mieux les orienter vers les besoins de l’Etat de l’orientation et de changer le rôle du consulat pour souder la communauté des tunisiens via l’organisation des soirées par exemple.

Session de questions / réponses

Les questions du public ont porté sur la période idéale pour l’orientation.