Accueil > Publications > Communiqué suite à la violente répression de la manifestation du 09 Avril 2012 à Tunis

Non-à-la-violence

La manifestation du 09 Avril 2012 à Tunis, commémorant les martyrs de la Tunisie, aurait dû être une occasion de rassemblement du peuple tunisien autour de son histoire. Malheureusement, ce rendez-vous national s’est vite transformé en une violente répression policière dans les rues de la capitale. Les agents de la force de l’ordre se sont acharnés sur le cortège des manifestants pacifiques jusqu’en dehors de l’emblématique avenue Habib Bourguiba où les manifestations sont autorisées.

Selon les récentes informations communiquées, plusieurs dizaines de personnes auraient été agressées et violentées par les forces de police. Parmi ces personnes des femmes, des journalistes, des représentants de la société civile ainsi que des personnalités politiques.

L’association Jasmin Tunisie Liberté & Démocratie condamne avec la plus grande fermeté la violence des policiers sur des manifestants pacifiques en ce lieu symbolique qu’est l’avenue Habib Bourguiba. L’association rappelle que le droit de manifester pacifiquement demeure un droit fondamental et universel pour tout peuple vivant dans une démocratie. L’interdiction de manifester et l’atteinte à l’intégrité physique et morale des manifestants sont des atteintes graves aux principes des droits de l’Homme.

Jasmin Tunisie Liberté & Démocratie s’inquiète de la passivité du gouvernement face à la montée de violence observée ces derniers jours, et interpelle celui-ci quant aux dangers d’un tel comportement, contraire aux principes fondamentaux d’un Etat de droit et démocratique.

Devant ces atteintes aux libertés et aux droits de l’Homme, l’association Jasmin Tunisie Liberté & Démocratie :

  • condamne avec la plus grande fermeté la violente répression policière survenue le 09 Avril 2012 au centre-ville de Tunis. La violence est inacceptable dans une démocratie, quelles qu’en soient les raisons,
  • condamne les graves atteintes faites au droit à la liberté d’expression, à la liberté de circulation et à la liberté de manifestation pacifique commise par le ministère de l’intérieur,
  • appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités dans le maintien de l’ordre républicain de façon équitable et objective, et dans le respect des bases de la démocratie,
  • demande au gouvernement de revoir l’interdiction de manifester dans les endroits publics et symboliques de la révolution tunisienne,
  • demande la création d’une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur les évènements du 9 Avril et, de façon générale, sur l’état des services de sécurité depuis le 14 janvier 2011. Les conclusions de l’enquête devront être rendues publiques.

Vive la Tunisie libre, plurielle et démocratique.